Bonne nouvelle, le printemps
arrive ! Ralentis par les températures hivernales et alourdis par les excès
des fêtes de fin d’année, nos organismes ont besoin d’être réveillés en douceur
pour traverser ce cap vers les beaux jours. La médecine chinoise, qui tient
particulièrement compte des interactions de l’homme avec son environnement et
des changements de saison, nous propose une palette de conseils pour vivre un
printemps éclatant de vitalité.
Si
le 21 mars signe l’arrivée officielle du printemps sur nos calendriers, c’est
en réalité dès le début février, à la deuxième nouvelle lune après le solstice
d’hiver précisément, que le printemps commence pour la médecine chinoise. Que
se passe t-il à cette période ?
« L’énergie qui en hiver protégeait nos viscères, revient à la surface
grâce à la force de l’énergie du foie et de la vésicule biliaire pour nourrir
nos muscles et tendons, redonner de la clarté à nos yeux et un teint lumineux à
notre peau » explique le Dr Frey, médecin acupuncteur.
Le début du printemps : la
période idéale pour détoxifier l’organisme
Le
foie, organe très important en médecine chinoise, a notamment pour fonction de
drainer, purifier et stocker le sang. Après avoir accumulé les toxines et les
graisses pendant tout l’hiver, il a été très sollicité. La première partie du
printemps (du 5 février au 21 mars) constitue ainsi la période idéale pour
détoxiner notre organisme et permettre ainsi à l’énergie du foie de circuler
dans les meilleures conditions. « Cette
période de nettoyage est importante » précise le Dr Frey. « Si l’on n’en tient pas compte, les
toxines non évacuées vont continuer à s’accumuler dans l’organisme et engendrer
des pathologies secondaires tout au long de l’année ». Ne l’oublions
pas : la médecine chinoise fait partie des systèmes thérapeutiques qui
accordent une place importante à la prévention.
A
quoi repère t-on un déséquilibre de l’énergie du foie ? « Tintements d’oreille, acouphènes,
vertiges, migraines ou états dépressifs sont parfois les signes manifestes d’un
vide énergétique du foie » souligne Jean Motte, acupuncteur et
directeur du centre Imhotep. A l’inverse,
un foie en surrégime pourra se traduire par des insomnies ou des problèmes
oculaires, comme des conjonctivites ou une baisse de l’acuité visuelle, par
exemple. » Problèmes tendino-musculaires et troubles digestifs :
des signes qui traduisent également un déséquilibre de l’énergie du foie ou de
son organe protecteur, la vésicule biliaire. Prendre rendez-vous avec son
acupuncteur à cette période de l’année est donc particulièrement recommandé
pour réguler ces dysfonctionnements et rééquilibrer l’énergie.
Sur le plan émotionnel, ne céder ni à
la lâcheté, ni à la colère
Cela
pourra vous surprendre mais l’état de notre foie n’a pas que des incidences sur
le plan physiologique. « En médecine
chinoise, tout est somato-psychique » explique Jean Motte. « Les émotions sont dans les organes,
pas dans le cerveau » précise t-il.
Ainsi, un excès d’énergie dans le foie se traduira par un comportement
irritable et des flambées de colère. A l’inverse, une personne dont le foie
sera trop fatigué et en vide d’énergie connaîtra un manque de tonus (physique
et psychique), des difficultés à prendre des décisions et fera preuve d’une
certaine lâcheté face aux événements. Il s’agit donc d’apprendre à bien
gérer ses émotions, et d’être particulièrement vigilant vis-à-vis de la colère,
qui risque de s’exprimer de façon plus virulente au printemps.
Faire des projets, s’aérer et veiller
à bien s’alimenter
Le
printemps est une période de construction : on bâtit des plans, on fait
des projets. C’est aussi le moment où l’on recommence à sortir, à prendre
l’énergie de l’extérieur, pour se préparer à la période de pleine activité qui
culmine en été. Il est donc particulièrement recommandé de s’oxygéner dans les
espaces ouverts : « Les
promenades en forêt sont davantage bénéfiques en automne. Au printemps, il est
préférable de s’aérer dans les parcs, les champs ou les jardins »
souligne le Dr Frey. Et pour favoriser le réveil de nos muscles, tendons et
articulations, rien de tel que de se remettre au jogging ou de pratiquer
quelques exercices de qi gong ou de tai chi, le matin de préférence.
L’alimentation
va jouer également un rôle très important pour nous aider à passer un printemps
en pleine forme. Pour ne pas entraver la montée de l’énergie du foie, on
évitera autant que possibles les sucres, les graisses, et l’alcool. Mais aussi
les excitants, comme le café. « Une
consommation raisonnable de café en hiver n’aura pas les mêmes incidences au
printemps » explique le Dr Frey. « En
effet, la caféine va trop stimuler le yang du foie et cela favorisera les
comportements irritables et colériques ».
Manger
des fruits et des légumes de saison, faire des repas légers et
équilibrés : des conseils applicables toute l’année mais peut-être encore
plus importants pour cette saison. « La
manière dont vous allez prendre soin de votre énergie au printemps aura des
répercussions sur votre état général durant tout le reste de l’année » conclut
Jean Motte.
En pratique :
Pour
gérer au mieux les flambées de colère qui peuvent être fulgurantes à cette
période, évitez les conflits, cultivez une attitude d’ouverture et de lâcher
prise. Ne vous mettez pas dans des situations propices aux perturbations
émotionnelles. Pour trouver le calme et la sérénité intérieure, prenez chaque
jour un temps pour vous relaxer ou pratiquer la méditation.
Levez-vous
de bonne heure. Prenez le temps de vous oxygéner à l’extérieur. Faites des
promenades, un jogging ou des randonnées en pleine nature. Etirez-vous,
assouplissez votre corps. Contemplez la nature qui s’éveille.
Pour
détoxifier l’organisme (idéal entre le 5 février et le 21 mars), faites une
cure d’artichauts violets et de radis noirs. Vous pouvez aussi prendre des
infusions ou des gélules de Chardon Marie qui drainera l’organisme. Un
demi-citron pressé le matin dans un demi-verre d’eau : un moyen facile et
efficace de prendre soin de votre vésicule biliaire
pendant cette période.
La
diététique chinoise classe les aliments selon leur saveur, leur odeur, leur
texture, leur couleur et leur énergie. On distingue 5 saveurs (doux, amer,
acide, acre et salé) et 4 natures (froid,
chaleur, tiédeur et fraicheur).
La
saveur douce est un fortifiant de la sortie de l’hiver. Elle est recommandée
pour sa fonction « adaptogène » dans le sens où elle permet la
transition des saisons en stimulant la fonction de la rate et de l’estomac
(fonction de répartition et d’assimilation)
Pour la période du printemps, misez
sur les aliments ayant une saveur douce et de nature tiède.
Légumes :
ail, champignons, fenouil, oignons, potiron…
Fruits :
abricots, châtaignes, coings, cerises, dattes, goyave…
Légumineuses :
riz et petits pois
Protéines
animales : crevettes, agneau, jambon, poulet, mouton, lait de brebis et de
chèvre…
-
Evitez les plats épicés et les aliments de nature froide.
-
Agrémentez vos préparations culinaires de ciboulette chinoise (Alium Tuberosum)
pour fortifier l’énergie yang.
-
Privilégiez les aliments riches en vitamine A (foie de morue, de poulet,
pissenlit, persil, mâche, potiron, endives…) La vitamine A consommée au
printemps va stimuler la vision, la croissance osseuse et la cicatrisation
(mouvement énergétique propre à la saison du printemps). Par ailleurs, la
vitamine A est un précurseur de la synthèse de la progestérone (en stimulation
naturelle au printemps).
-
Mangez des champignons !
Au
printemps, l’assimilation des aliments doit se faire avec modération pour
éviter les risques d’hyperactivité du Foie. On peut considérer le champignon
comme un modérateur alimentaire. Il contient entre autre des polysaccarides et
empêche la formation des radicaux libres. Il ralentit le vieillissement
cellulaire et tonifie l’organisme. Par ailleurs, il a une action
immunostimulante face aux virus et propose des propriétés hépato protectrices.
Enfin, il favorise l’excrétion de la bile et prévient la formation de calculs
biliaires (propriétés cholérétiques).
Recette
du Dr Frey pour détoxiner l’organisme
La soupe printanière de poulet :
Faire revenir des pilons de
poulet dans un peu d’huile de tournesol pendant un quart d’heure
Dans un litre d’eau, mettre
un bouillon cube de légumes, poivre et sel.
100 g de gingembre frais en
slice
50 gr de coriandre
Le poulet grillé
Un verre de riz basmati ou
thaï.
En fin de cuisson, ajouter
dans la soupe deux jaunes d’œuf.
A
lire : Philippe Sionneau et Josette Chapellet : « Ces aliments
qui nous soignent ou la diététique chinoise au service de votre santé »,
Trédaniel, 2004.
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